SWEENEY TODD, le diabolique barbier de Fleet Street
TITRE : SWEENEY TODD - THE DEMON BARBER OF FLEET STREET
REALISATEUR : Tim Burton
ACTEURS : Johnny Depp, Helena Bonham Carter...
DUREE : 1h55'
De retour à Londres après avoir été injustement jeté en prison, un ancien barbier reprend du service avec un seul objectif : se venger de son mauvais sort en égorgeant ses clients. Il fait le bonheur de la marchande de tourte du rez-de-chaussée qui désormais ne manque plus de viande fraîche...
Un film sur la vengeance, plat qui se mange froid, dit-on... Ici pourtant elle se mange en sortant du four. Car la vengeance de Mister T. est aveugle, totalement injuste et disproportionnée.
On comprend assez mal d'ailleurs pourquoi en plus d'éliminer un témoin de son ancienne identité et le juge qui l'a jeté en prison, a suborné sa femme et a séquestré sa fille, il se met à égorger tous les étrangers et les inconnus de Londres.
Pour se justifier, après l'échec de la vengeance objective et adaptée à la faute à réparer (il a raté de peu la gorge du juge), Sweeney construit un discours moralisateur sur la noirceur naturelle de l'homme légitimant le crime aveugle au nom d'une universelle culpabilité. Il suffit qu'un seul homme commette un crime pour que, de proche en proche, l'humanité tout entière soit coupable. Malgré tout, le passage - en une chanson - de l'homme blessé qui a soif de vengeance au psychopate serial killer n'est pas très convainquant !!!
Pas très convainquante non plus la petite histoire d'amour, parfaitement inutile, qui se greffe là-dessus avec un prince charmant de pacotille totalement hors-jeu. Là encore, elle se borne à nous valoir une ou deux roucoulades sur "Johanna" qui font penser aux "Maria" de West Side Story, avec Bernstein et Shakespeare en moins.
Pas très convainquant non plus l'interminable début, qui - surtout quand on connaît l'histoire avant que le film ne commence, ce qui est le cas de tous ceux qui ont vu le musical - n'en finit pas de durer.
Pas très convainquant non plus l'humour. A part Helena Bonham Carter - actrice géniale - qui a deux ou trois répliques glacées assez drôles, l'essentiel de l'humour est théoriquement contenu dans les chansonettes, mais - à mon avis - tombe systématiquement à plat quand on est pas dans l'ambiance musical. Or au cinéma, on n'est définitivement pas dans l'ambiance musical. Il suffit d'être allé une seule fois dans sa vie voir un musical sur la 42ème Rue pour voir la différence totale qu'il y a entre une salle de cinéma et une salle de spectacle...
Pas très convainquante enfin, la prestation musicale des acteurs, qui, pour le dire gentiment, chantent terriblement mal. En plus dans une salle bien équipée où le son est amplifié, au bout d'une demi-heure, on n'en peut plus. D'autant que la qualité musicale de la partition, pour être sympa, n'en est pas pour autant prodigieuse, loin de là. Donc vite fait la musique s'avère plate et ennuyeuse. Reste le parti pris "Grand Guignol" qui, lui, avec son côté excessif, halluciné, jouissif dans son esthétique du laid, du sale, du sanguinolant, et porté par deux acteurs très convainquants, vaut sans aucun doute le détour. Et l'image finale, sorte de Pieta inversée, image très saignante mais très belle de l'aboutissement dramatique d'une folie et d'un retour trop tardif à la raison et à la conscience est - vraiment - superbe.
REALISATEUR : Tim Burton
ACTEURS : Johnny Depp, Helena Bonham Carter...
DUREE : 1h55'
De retour à Londres après avoir été injustement jeté en prison, un ancien barbier reprend du service avec un seul objectif : se venger de son mauvais sort en égorgeant ses clients. Il fait le bonheur de la marchande de tourte du rez-de-chaussée qui désormais ne manque plus de viande fraîche...
Un film sur la vengeance, plat qui se mange froid, dit-on... Ici pourtant elle se mange en sortant du four. Car la vengeance de Mister T. est aveugle, totalement injuste et disproportionnée.
On comprend assez mal d'ailleurs pourquoi en plus d'éliminer un témoin de son ancienne identité et le juge qui l'a jeté en prison, a suborné sa femme et a séquestré sa fille, il se met à égorger tous les étrangers et les inconnus de Londres.
Pour se justifier, après l'échec de la vengeance objective et adaptée à la faute à réparer (il a raté de peu la gorge du juge), Sweeney construit un discours moralisateur sur la noirceur naturelle de l'homme légitimant le crime aveugle au nom d'une universelle culpabilité. Il suffit qu'un seul homme commette un crime pour que, de proche en proche, l'humanité tout entière soit coupable. Malgré tout, le passage - en une chanson - de l'homme blessé qui a soif de vengeance au psychopate serial killer n'est pas très convainquant !!!
Pas très convainquante non plus la petite histoire d'amour, parfaitement inutile, qui se greffe là-dessus avec un prince charmant de pacotille totalement hors-jeu. Là encore, elle se borne à nous valoir une ou deux roucoulades sur "Johanna" qui font penser aux "Maria" de West Side Story, avec Bernstein et Shakespeare en moins.
Pas très convainquant non plus l'interminable début, qui - surtout quand on connaît l'histoire avant que le film ne commence, ce qui est le cas de tous ceux qui ont vu le musical - n'en finit pas de durer.
Pas très convainquant non plus l'humour. A part Helena Bonham Carter - actrice géniale - qui a deux ou trois répliques glacées assez drôles, l'essentiel de l'humour est théoriquement contenu dans les chansonettes, mais - à mon avis - tombe systématiquement à plat quand on est pas dans l'ambiance musical. Or au cinéma, on n'est définitivement pas dans l'ambiance musical. Il suffit d'être allé une seule fois dans sa vie voir un musical sur la 42ème Rue pour voir la différence totale qu'il y a entre une salle de cinéma et une salle de spectacle...
Pas très convainquante enfin, la prestation musicale des acteurs, qui, pour le dire gentiment, chantent terriblement mal. En plus dans une salle bien équipée où le son est amplifié, au bout d'une demi-heure, on n'en peut plus. D'autant que la qualité musicale de la partition, pour être sympa, n'en est pas pour autant prodigieuse, loin de là. Donc vite fait la musique s'avère plate et ennuyeuse. Reste le parti pris "Grand Guignol" qui, lui, avec son côté excessif, halluciné, jouissif dans son esthétique du laid, du sale, du sanguinolant, et porté par deux acteurs très convainquants, vaut sans aucun doute le détour. Et l'image finale, sorte de Pieta inversée, image très saignante mais très belle de l'aboutissement dramatique d'une folie et d'un retour trop tardif à la raison et à la conscience est - vraiment - superbe.