REVIENS-MOI
TITRE : ATONEMENT
REALISATEUR : Joe Wright
ACTEURS : Keira Knightley, James Mc Avoy...
DUREE : 2h03'
Une fillette fantasque surprend sa grande soeur dans les bras d'un jeune employé de la maison. Elle l'accusera d'un crime qu'il n'a pas commis, provoquant le malheur du jeune couple, avant de sentir l'aiguillon du remord, et la nécessité de l'expiation...
Un film qui oppose, ou mieux : qui entrelace la bonté, la générosité, l'innocence, avec la méchanceté, la malhonnêteté et la souffrance. Le parallèle entre une histoire domestique et un conflit mondial est intéressant pour ça : à quelque échelle qu'on se trouve, la vie entremêle des rêves, des espoirs, des dévouement, et le cauchemar trop réel de la violence, de la douleur et du gâchis.
Briony - la petite soeur - est amoureuse de Robbie, mais d'un amour de livre et de mots, un amour purement fantasmatique, un amour de petite fille. L'amour réel, celui qui a un corps et une peau et un coeur qui bat, elle le voit s'incarner entre Robbie et sa grande soeur Cecilia, et c'est pour elle comme une revanche du réel sur l'imaginaire, de l'amour sale sur l'amour pur, du monde extérieur sur son monde intérieur, fait de rêves et d'imagination.
Le revanche du réel sur l'imaginaire marque ainsi tout le film. La revanche de la triste réalité sur la beauté littéraire, en quelque sorte. L'amour entre Cecilia et Robbie est un amour à la fois très concret et très romanesque, aussi les deux extrêmes du monde se retournent contre lui : un abuseur d'enfants d'un côté (la pire réalité destructrice de rêve qu'on puisse imaginer) et une petite fille trop fantasque de l'autre (la plus grande machine à rêve qu'on puisse imaginer).
La guerre, elle, fait se côtoyer l'extrême barbarie, l'extrême gâchis, l'extrême souffrance, avec le dévouement, l'attention à l'autre, l'abnégation de celles qui tentent, tant bien que mal, de réparer physiquement et psychologiquement, au moins par leur présence, les méfaits de l'abomination.
Et c'est ce motif de la "réparation" à mon avis qui devient peu à peu le coeur du film. Car elle fait le lien entre ces deux univers, l'univers enchanté et l'univers abominable. Le cheminement de Briony consiste à tenter de rétablir, par son expiation, si ce n'est une harmonie, au moins un équilibre entre les deux, quand elle comprend que malgré ses rêves enchantés, elle a été la complice, la main de l'abominable.
Or Briony réalise vite qu'elle ne peut plus agir sur le réel, car il est toujours déjà trop tard. C'est pourquoi l'arme qu'elle va utiliser, l'arme du rachat, de la rédemption, elle la trouve dans l'écriture. Non plus une écriture d'évasion, mais une écriture qui répare, qui reconstruit, qui soigne, qui sauve, qui rachète, en un sens, qui résuscite. Et cela donne le film qu'on voit, à la fois puzzle reconstitué (avec ses légères distorsions dans le temps) et long cheminement de reconstruction (comme dans l'immense plan-séquence de Dunkerque) : comme si la création pouvait être une manière de panser les blessures qu'on a faites.
REALISATEUR : Joe Wright
ACTEURS : Keira Knightley, James Mc Avoy...
DUREE : 2h03'
Une fillette fantasque surprend sa grande soeur dans les bras d'un jeune employé de la maison. Elle l'accusera d'un crime qu'il n'a pas commis, provoquant le malheur du jeune couple, avant de sentir l'aiguillon du remord, et la nécessité de l'expiation...
Un film qui oppose, ou mieux : qui entrelace la bonté, la générosité, l'innocence, avec la méchanceté, la malhonnêteté et la souffrance. Le parallèle entre une histoire domestique et un conflit mondial est intéressant pour ça : à quelque échelle qu'on se trouve, la vie entremêle des rêves, des espoirs, des dévouement, et le cauchemar trop réel de la violence, de la douleur et du gâchis.
Briony - la petite soeur - est amoureuse de Robbie, mais d'un amour de livre et de mots, un amour purement fantasmatique, un amour de petite fille. L'amour réel, celui qui a un corps et une peau et un coeur qui bat, elle le voit s'incarner entre Robbie et sa grande soeur Cecilia, et c'est pour elle comme une revanche du réel sur l'imaginaire, de l'amour sale sur l'amour pur, du monde extérieur sur son monde intérieur, fait de rêves et d'imagination.
Le revanche du réel sur l'imaginaire marque ainsi tout le film. La revanche de la triste réalité sur la beauté littéraire, en quelque sorte. L'amour entre Cecilia et Robbie est un amour à la fois très concret et très romanesque, aussi les deux extrêmes du monde se retournent contre lui : un abuseur d'enfants d'un côté (la pire réalité destructrice de rêve qu'on puisse imaginer) et une petite fille trop fantasque de l'autre (la plus grande machine à rêve qu'on puisse imaginer).
La guerre, elle, fait se côtoyer l'extrême barbarie, l'extrême gâchis, l'extrême souffrance, avec le dévouement, l'attention à l'autre, l'abnégation de celles qui tentent, tant bien que mal, de réparer physiquement et psychologiquement, au moins par leur présence, les méfaits de l'abomination.
Et c'est ce motif de la "réparation" à mon avis qui devient peu à peu le coeur du film. Car elle fait le lien entre ces deux univers, l'univers enchanté et l'univers abominable. Le cheminement de Briony consiste à tenter de rétablir, par son expiation, si ce n'est une harmonie, au moins un équilibre entre les deux, quand elle comprend que malgré ses rêves enchantés, elle a été la complice, la main de l'abominable.
Or Briony réalise vite qu'elle ne peut plus agir sur le réel, car il est toujours déjà trop tard. C'est pourquoi l'arme qu'elle va utiliser, l'arme du rachat, de la rédemption, elle la trouve dans l'écriture. Non plus une écriture d'évasion, mais une écriture qui répare, qui reconstruit, qui soigne, qui sauve, qui rachète, en un sens, qui résuscite. Et cela donne le film qu'on voit, à la fois puzzle reconstitué (avec ses légères distorsions dans le temps) et long cheminement de reconstruction (comme dans l'immense plan-séquence de Dunkerque) : comme si la création pouvait être une manière de panser les blessures qu'on a faites.