VICKY CRISTINA BARCELONA

Publié le par Pénélope Lemarchand

TITRE : VICKY CRISTINA BARCELONA
REALISATEUR : WOODY ALLEN
ACTEURS : SCARLETT JOHANSON, JAVIER BARDEM...
DUREE : 1h37'


 
    Vicky et Cristina arrivent à Barcelone. L'une est fiancée à un jeune cadre ambitieux, l'autre a une vie sentimentale plus improbable, mais toutes deux tomberont - chacune à sa manière - sous le charme d'un peintre espagnol, lui-même fou d'un amour houleux pour son ancienne femme...


     Depuis que Woody Allen ne cherche plus à faire rire, il fait des films-à-l'eau de rose avec des sentiments légèrement perturbés, de beaux acteurs et de belles actrices. C'est léger, c'est plaisant, ça a un côté un peu décalé mais sans jamais trop faire de vague en apparence, et parfois - ça a été le cas ici pour moi - c'est totalement jouissif.
     Tout d'abord le couple des copines est très réussi, en particulier par la lourde tâche de Rebecca Hall qui doit à elle seule contrer le charme désarmant de la belle Scarlett, avec contre elle le rôle d'une fille pragmatique, raisonnable, scrupuleuse, donc potentiellement très ennuyeuse.
     Ce contre-poids, elle le réussit à merveille, au point que d'une certaine manière c'est elle qui porte toute la crédibilité du film sur les épaules. Ses interprétations psyco-psychanalitiques du monde qui l'entoure et d'elle-même lui servent à la fois de mécanismes de défense, mais aussi lui donne une étrange lucidité - fragile et attachante - qui donnent au film une touche de sincérité qu'il n'aurait pas eu - sans doute - sans elle.
     Cristina pour sa part, sa beauté redoutable admise, reste finalement assez en retrait. Personnage qui semble tourmenté mais qui en réalité a les pieds sur terre, elle se fie à ses sentiments les plus improbable avec une incroyable confiance en elle-même. Ce qui explique que sur l'écran comme dans la salle, hommes et femmes tombent tous amoureux d'elle. Sa fraîcheur en fait une innocente ravie, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'on se sert d'elle, moment qu'elle choisit pour fuir, comme une gazelle farouche.
     A côté, ou plutôt entre ces deux amies à l'agréable contraste, on a un séducteur flegmatique, miné par un amour intérieur qui justifie l'étrange équilibre entre provocation désinvolte et honnêteté morale. Un artiste hédoniste parce qu'il a eu - et qu'il a encore - sa dose de souffrance, et que considérer que les plaisirs de la vie sont faits pour être vécus et pour lui la seule dérobade possible face au constat incontestable : l'amour fou mène à la mort.
     Cet amour fou, violent, hystérique, superbe, écrasant, il surgit avec l'extraordinaire Penelope Cruz, magistrale et qui - au passage - s'appelle Pénélope - je dis juste ça en passant. Magistrale elle l'est à chaque seconde qu'on la voit à l'écran, autant que lorsqu'on parle seulement d'elle, dans ses errements linguistiques entre l'anglais et l'espagnol, se crises de furies qui ne sont que des actes désespérés d'amour et d'angoisse devant l'éloignement des êtres, la fragilité des choses, le bouillonnement de la vie que l'art parvient si mal à exprimer.
     Entre ces quatre personnage, la mécanique semble tellement bien rodée qu'on aimeraient qu'ils restent ensemble des années entières. Et pourtant - et ce n'est pas le moindre charme du film - tout cela ne sera qu'une odyssée minuscule, qu'une petite aventure de vacances, qu'un détours et bientôt qu'un souvenir. Au même titre qu'un pays qu'on traverse, qu'on regarde, qu'on aime, mais dans lequel on ne s'installe pas, et que l'on quitte pour toujours.
     Comme écrin à cette petite histoire, une caméra qui est - de tous - la plus amoureuse. Amoureuse des actrices et des acteurs qu'elle filme (tous magnifiquement mis en valeur), amoureuse de la ville dans laquelle elle a élu domicile - Barcelone - et qu'elle visite comme un touriste émerveillé, amoureux aussi de son public, car finalement, on sent sans cesse un oeil qui nous regarde et qui se demande si le bonheur teinté de nostalgie et de fragilité qui se construit et se détruit sans cesse sous nos yeux nous charme autant que celui qui nous le donne à voir.
     On aimerait pouvoir répondre "oui" et "encore", mais le film est déjà fini et la salle se vide...

Publié dans Mes Tops

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
Perso,<br /> j'ai bien aimé ce film comme j'aime ce que fais Woody Allen,<br /> c'est beau, c'est court,c'est simple, une belle histoire en soi
Répondre
Z
Ce film ma bien plu j'ai passé un bon moment Penelope joue très bien ainsi que Javier.
Répondre