W. - L'IMPROBABLE PRESIDENT
TITRE : W.
REALISATEUR : Oliver Stone
ACTEURS : Josh Brolin, James Cromwell...
DUREE : 2h00'
Fils d'un futur président des Etats-Unis, Georges W. Bush dilapide sa jeunesse, incapable d'aboutir dans aucune de ses entreprises. Il finira pourtant président des Etats-Unis à son tour...
En fait le scénario de W. pourrait se résumer à une réplique de Jean-Pierre Bacri dans Parlez-moi de la pluie d'Agnès Jaoui : "Je vous ai dit que mon père me prenait pour un con ?... Eh ben voilà : mon père me prenait pour un con."
Mais la différence entre Jean-Pierre Bacri et Josh Brolin, c'est que l'un joue un minable réalisateur de documentaires (et de films familiaux) tandis que l'autre joue le président des Etats-Unis d'Amériques.
Que George Bush (le vrai) aie toujours pris son fils pour un con, on le comprend volontiers sans avoir le film d'Oliver Stone, dans la mesure où le caractère de l'un semble aux antipodes de l'autre.
Elégant gentleman fier de l'héritage familial, longtemps dans l'ombre (ou plutôt dans les coulisses), arrivant dignement sur le devant de la scène, sans médiatisation abusive, sans compromission avec le "grand nombre" mais fort d'un réseau d'influence effroyable dans le monde de l'argent : voilà le Père.
Charmeur aux allures de Cow Boy (c'est-à-dire de garçon de vache), mal instruit et mal élevé, gâté et bêtement ambitieux, mais prenant les choses à coeur, sans machiavélisme, sans calcul, plus manipulable que manipulateur : voilà le Fils.
Ce contraste, le film le met bien en scène, et en particulier la splendide solitude du Père, face à la communauté d'influence qui gravite perpétuellement autour du fils, dont les rares moments de solitudes sont hantés par de vieux rêves sportifs d'enfance : être acclamé par un stade de Base-ball, regarder le Base-ball à la télé, courir...
Dans ce contexte, ce qui pourrait y avoir d'inauthentique et de mélodramatique dans la sortie de l'alcoolisme, la conversion à un christianisme de pacotille, la lutte du bien contre le mal, la reprise d'une guerre qui avait coûté à son père sa réelection, semblent au contraire d'une simplicité, d'une évidence, et d'une authenticité encore plus effroyable.
On a l'habitude d'imaginer les hommes politiques calculateurs, machinateurs, tout puissants. Carréristes subtils et imposants. le film d'Oliver Stone remet les pendules à l'heure. Un homme politique (et George W. Bush n'est sûrement pas le seul) c'est essentiellement quelqu'un qui a raté sa vie, qui s'imagine avoir du pouvoir alors que son pouvoir est un entrelacs d'influences et de compromissions, qui connait mal les gens et en particulier ceux qui lui sont proches, qui rapidement ne se retrouve pas lui-même, et qui - quand par malheure il a une once de bonne volonté - passe pour un niais, et se fait ridiculiser par tous ceux qui - impitoyables - le jalousent.
REALISATEUR : Oliver Stone
ACTEURS : Josh Brolin, James Cromwell...
DUREE : 2h00'
Fils d'un futur président des Etats-Unis, Georges W. Bush dilapide sa jeunesse, incapable d'aboutir dans aucune de ses entreprises. Il finira pourtant président des Etats-Unis à son tour...
En fait le scénario de W. pourrait se résumer à une réplique de Jean-Pierre Bacri dans Parlez-moi de la pluie d'Agnès Jaoui : "Je vous ai dit que mon père me prenait pour un con ?... Eh ben voilà : mon père me prenait pour un con."
Mais la différence entre Jean-Pierre Bacri et Josh Brolin, c'est que l'un joue un minable réalisateur de documentaires (et de films familiaux) tandis que l'autre joue le président des Etats-Unis d'Amériques.
Que George Bush (le vrai) aie toujours pris son fils pour un con, on le comprend volontiers sans avoir le film d'Oliver Stone, dans la mesure où le caractère de l'un semble aux antipodes de l'autre.
Elégant gentleman fier de l'héritage familial, longtemps dans l'ombre (ou plutôt dans les coulisses), arrivant dignement sur le devant de la scène, sans médiatisation abusive, sans compromission avec le "grand nombre" mais fort d'un réseau d'influence effroyable dans le monde de l'argent : voilà le Père.
Charmeur aux allures de Cow Boy (c'est-à-dire de garçon de vache), mal instruit et mal élevé, gâté et bêtement ambitieux, mais prenant les choses à coeur, sans machiavélisme, sans calcul, plus manipulable que manipulateur : voilà le Fils.
Ce contraste, le film le met bien en scène, et en particulier la splendide solitude du Père, face à la communauté d'influence qui gravite perpétuellement autour du fils, dont les rares moments de solitudes sont hantés par de vieux rêves sportifs d'enfance : être acclamé par un stade de Base-ball, regarder le Base-ball à la télé, courir...
Dans ce contexte, ce qui pourrait y avoir d'inauthentique et de mélodramatique dans la sortie de l'alcoolisme, la conversion à un christianisme de pacotille, la lutte du bien contre le mal, la reprise d'une guerre qui avait coûté à son père sa réelection, semblent au contraire d'une simplicité, d'une évidence, et d'une authenticité encore plus effroyable.
On a l'habitude d'imaginer les hommes politiques calculateurs, machinateurs, tout puissants. Carréristes subtils et imposants. le film d'Oliver Stone remet les pendules à l'heure. Un homme politique (et George W. Bush n'est sûrement pas le seul) c'est essentiellement quelqu'un qui a raté sa vie, qui s'imagine avoir du pouvoir alors que son pouvoir est un entrelacs d'influences et de compromissions, qui connait mal les gens et en particulier ceux qui lui sont proches, qui rapidement ne se retrouve pas lui-même, et qui - quand par malheure il a une once de bonne volonté - passe pour un niais, et se fait ridiculiser par tous ceux qui - impitoyables - le jalousent.